Ta bouche est une cerise sur un masque de céruse.
Mais de ton visage plâtré, mystérieuse Amazone, je ne vois que les yeux. Des yeux couleur de magazines, qu’une main mutine a collés sur des globes vitreux. Hélas, tu ne me vois guère! En vain je cherche à croiser ton regard: il s’abîme en une troublante introspection, soulignée par le curieux dédoublement de ta paupière... L’oeil polychrome des faces antiques, pourtant, m’avait accoutumée à une autre relation, toute d’hypnose et de possession. Dois-je donc croire à ton regard insaisissable que tu n’es, mystérieuse Amazone, qu’un fantasme impalpable? Mais je veux plutôt lire, dans tes prunelles contemplatives, le “connais-toi toi-même", et, ayant percé le secret de ton âme, apprendre à regarder en moi-même. Sandrina Cirafici |